« Sauvons les emplois du nucléaire en engageant le démantèlement« , voici le titre du dernier communiqué de l’association FNE.
En novembre dernier, la société Areva s’était engagé à ne pas supprimer de postes en France. Selon les informations du journal La Tribune, le conseil d’administration d’Areva serait sur le point d’approuver un plan prévoyant le non remplacement des 1000 à 1200 départs annuels en France. Pour France Nature Environnement, il est urgent d’entamer la transition énergétique et le démantèlement des centrales nucléaires pour préserver l’emploi.
Pour l’association France Nature Environnement, cette annonce confirme l’absence de viabilité économique du secteur nucléaire français.
Malgré les importants investissements publics réalisés par l’Etat pour assurer le développement du nucléaire (100 milliards d’euros en 20 ans selon le rapport de Jean-Michel Charpin, Benjamin Dessus et René Pellat publié en 2000) la filière se heurte à de nombreuses difficultés.
Raréfaction de l’uranium, vieillissement des centrales, nécessité de renforcer la sécurité suite à la catastrophe de Fukushima…
Tout cela fait monter le coût du nucléaire. Il est nécessaire d’engager la reconversion au plus vite. Selon les experts de Global Chance, les investissements cumulés à réaliser d’ici à 2031 dans un scénario de transition énergétique seront moins importants (410 milliards d’euros) que dans le cas d’un scénario « poursuite du tout nucléaire » (470 milliards d’euros).
Pour Gaël Virlouvet, pilote de la mission économie de FNE :
« alors que les énergies renouvelables coûtent de moins en moins cher et que la sobriété énergétique augmente le pouvoir d’achat, le nucléaire coûte, lui, de plus en plus cher. La raison pousse au désengagement progressif de la France vis-à-vis de cette technologie dépassée, risquée et de plus en plus coûteuse. Le plan de suppression d’emplois d’Areva est brutal, sans vision d’avenir. La transition énergétique doit être accompagnée d’une transition professionnelle et non de menace ou de pression sur l’emploi. »
L’association FNE demande une étude approfondie sur les divers métiers existant à ce jour dans la filière nucléaire, que ce soit chez Areva ou EDF, et les possibilités de reclassement dans les métiers d’avenir offerts par les filières liées aux économies d’énergie et aux énergies renouvelables.
Pour Maryse Arditi, pilote du réseau énergie de FNE :
« La filière éolienne recherche pour la maintenance des éoliennes des titulaires de BTS formés en six mois à cette maintenance. Il faut savoir que des profils similaires existent dans le nucléaire. Une étude approfondie permettrait de préparer dans de bonnes conditions la réorientation des plus jeunes salariés du nucléaire. Quant aux salariés les plus expérimentés, ils sont les plus aptes pour préparer le démantèlement.»
Source : France Nature Environnement, groupe qui rassemble près de 3000 associations réparties sur l’ensemble du territoire français pour la protection de l’environnement.