Après plusieurs mois de débats autour des encres pour les tatouages, un arrêté ministériel devait voir le jour en France pour interdire 59 colorants dans les produits cosmétiques et notamment dans les encres de tatouage « pour des raisons de sécurité ».
Mais finalement on apprends sur le site 20minutes.fr que la ministère de la Santé a diffusé une lettre datant du 23 décembre 2013 qui, selon elle, lève ce qui n’était qu’un «malentendu».
Nous pensons que cette polémique risque de resurgir dans les années à venir mais pour le moment aucune interdiction en France pour les tatoueurs : vous pouvez vous faire tatouer un tatouage bleu, rouge ou vert sans aucun problème.
Nous souhaitons vous faire partager un compte-rendu intéressant disponible sur le site huffingtonpost.fr de la part d’un dermatologue, ce professionnel de santé collabore avec des associations de tatoueurs :
» Les complications bactériennes et infectieuses en général restent rares. Les cas d’infections graves sont rarissimes, et dans tous les cas surviennent que si le tatouage n’a pas été pratiqué dans des conditions d’hygiène et d’asepsie stricte ou en cas d’absence de soins après tatouage.
Les allergies aux produits (qui nécessitent d’être mieux connues en lien direct avec les professionnels) restent bénignes dans une grande majorité des cas et rares en regard du nombre de tatouages réalisés chaque jour. Par définition, une « allergie » survient sur un terrain particulier propre à chaque individu. A l’heure actuelle, nous n’avons pas identifié précisément les composés responsables de telles réactions. De plus, nous ne pouvons prédire quelle personne réagira ou non à un composé d’une encre (hormis si cette dernière a déjà fait une réaction dans le passé). Il est donc illusoire d’espérer que la liste de produits interdits à ce jour aura une quelconque incidence sur le nombre de cas à venir. A mon sens, elle ne garantit en rien la sécurité que souhaitent les autorités françaises de santé.
L’association cancer/tatouage est absolument fortuite à ce jour (ce qu’a confirmé l’ANSM récemment dans les médias). »
Les connaissances actuelles en terme de toxicologie sur les encres de tatouage sont basées quasi-exclusivement sur des modèles in vitro et sur des animaux. Elles sont en outre établies sur des modèles toxicologiques qui ne sont en rien celui du tatouage. Or, il n’est pas acceptable scientifiquement de recourir à ce type de raccourci: il est bien connu, en toxicologie, qu’un produit « toxique » dans une condition donnée ne l’est pas forcément dans un autre situation, d’autant que d’autres facteurs entrent en compte. Le tatouage constitue un modèle toxicologique particulier et même unique qui mérite d’être étudié et compris, avec l’établissement de tests toxicologiques appropriés visant à garantir la meilleure sécurité possible. Rien ne garantit ainsi que d’autres substances ne figurant pas dans le présent arrêté, et donc de fait autorisés (puisque non interdits) ne soient pas plus toxiques. »