Depuis septembre 2011, un nouveau groupe de travail composé de professionnels de spécialités et de pratiques différentes (médecins généralistes, neurologues, gériatres, psychiatres, infirmiers, etc.), ainsi que de l’association France Alzheimer, s’est réuni afin d’actualiser la recommandation publiée en mars 2008 rendue publique aujourd’hui par la Haute Autorité de Santé sous l’intitulé « Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées(2) : diagnostic et prise en charge ».
Pour plus de lisibilité et une meilleure appropriation par les professionnels, cette nouvelle recommandation suit les étapes du parcours de soins du patient, depuis les premiers symptômes (troubles cognitifs) jusqu’à la prise en charge pluridisciplinaire nécessaire à un stade avancé de la maladie.
Une clarification du parcours de soins
Le médecin généraliste traitant est le pilote de l’organisation des soins centrée sur le patient. Il réalise l’évaluation initiale du patient présentant des troubles de la mémoire. Dans les cas où cette évaluation ne révèle pas d’altération des facultés de mémoire, de jugement, de compréhension, etc. Il est recommandé au médecin généraliste traitant de proposer un suivi au patient, à 6 mois et à 12 mois.
En revanche, si une altération est avérée, le binôme médecin généraliste traitant/ spécialiste réalise les tests et examens nécessaires. Le médecin spécialiste pose le diagnostic de la maladie d’Alzheimer et l’annonce au patient. C’est ensuite le médecin généraliste traitant qui, après avoir échangé avec le patient et son entourage sur la bonne compréhension des enjeux du diagnostic, leur prose un plan de soin et d’aides. Assisté d’un professionnel formé (infirmière coordonatrice de réseau de santé par exemple), le médecin généraliste traitant se chargera de mettre en œuvre les mesures d’accompagnement en lien étroit avec les aidants naturels, etc.
Un traitement médicamenteux à personnaliser
Deux notions clés de l’avis de la Commission de la Transparence sur les médicaments de l’Alzheimer rendu le 27 octobre dernier ont été intégrées dans cette recommandation :
– le traitement médicamenteux est une option dont l’instauration ou le renouvellement est laissée à l’appréciation du médecin spécialiste prescripteur ;
– au-delà d’un an, une concertation pluri-professionnelle avec le patient (si son état le permet), son aidant, le médecin généraliste traitant, le gériatre et le neurologue ou le psychiatre est préconisée pour réviser la prescription et vérifier l’intérêt pour le patient de poursuivre le traitement et ce, afin d’assurer un suivi de qualité et personnalisé.
Un travail global de la HAS sur la maladie d’Alzheimer
Ce travail vient compléter l’ensemble de travaux menés par la Haute Autorité de Santé sur la maladie d’Alzheimer auxquels les professionnels peuvent se référer sur le site Internet de la HAS :
Des recommandations de bonne pratique sur des situations cliniques spécifiques :
– Prise en charge des troubles du comportement perturbateurs (2009),
– Confusion aiguë chez la personne âgée : prise en charge initiale de l’agitation (2009),
– Annonce et accompagnement du diagnostic (2009),
– Suivi médical des aidants naturels (2010).
Le programme AMI (Alerte, Maîtrise et Iatrogénie) Alzheimer pour réduire l’usage inapproprié des neuroleptiques et améliorer la prise en charge des troubles du comportement dans cette maladie et les démences apparentées, mis en œuvre depuis 2008
Le guide ALD (Affection Longue Durée) 15 qui définit la prise en charge optimale et le parcours de soins d’un malade admis en ALD au titre de l’ALD 15 maladie d’Alzheimer et autres démences, actualisé en juin 2010.
(1) Voir le communiqué de presse du 20 mai 2011
(2) démence vasculaire, démence à corps de Lewy, démence associée à une maladie de Parkinson, dégénérescence lobaire fronto-temporale.