De nombreux sites de médecine sont consacrés au diabète ; ce n’est pas un hasard dans la mesure où le diabète est une des pathologies majeures de notre époque, touchant des centaines de millions de personnes dans le monde.
De multiples enjeux
Cet enjeu en termes de populations touchées se double d’un autre financier tout aussi considérable : Pour les systèmes d’assurance maladie d’une part, qui assurent la prise en charge des malades ; mais aussi pour les laboratoires qui conçoivent les médicaments destinés aux patients diabétiques.
Le congrès de la Fédération Internationale du Diabète
Parmi les congrès médicaux à venir, il y aura en décembre 2013 celui de la puissante Fédération Internationale du Diabète qui se déroulera en Australie, à Melbourne. Cette fédération regroupe un certain nombre d’associations dont elle constitue l’instance représentative auprès des différentes institutions internationales ; notamment l’OMS et l’ONU, afin je cite de « garantir la traduction des engagements politiques en mesures concrètes ».
Questions non résolues d’après la FID
Comme le note sur son site la FID, l’un des objectifs de la Fédération est aussi de cibler dans le cadre de ces actions de sensibilisation les questions « oubliées ou non résolues » lors de la Réunion de haut niveau des Nations unies sur les maladies non transmissibles (MNT) qui s’est déroulée les 20 et 21 septembre derniers, parmi lesquelles :
- L’amélioration de l’accès aux médicaments et technologies essentiels dans la lutte contre le diabète
- L’intégration du diabète dans la prochaine mouture des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) d’ici 2015.
Questions de médicaments
Or cette question de l’accès aux médicaments, et plus précisément des traitements destinés aux diabétiques ne fait pas l’unanimité. Certains professionnels de santé tirent même la sonnette d’alarme, allant jusqu’à parler de surmédicalisation, en particulier pour le diabète de type 2 (qui représente 90% du nombre total de cas). Ils mettent en avant les causes environnementales du diabète, largement favorisées par les modes de vie des sociétés modernes (activité physique insuffisante, alimentation trop riche en sucres et acides gras saturés).
Le rôle des facteurs comportementaux
Ce faisant, ils soulignent donc le rôle fondamental de la prévention et de l’hygiène de vie dans l’apparition et le traitement de cette pathologie : Via la régulation du comportement, plutôt que par le recours jugé abusif à des médicaments dont le bénéfice réel pour le patient ne serait pas totalement avéré. C’est du moins ce qui ressort d’un article publié sur le site pharmacritique, qui cite en particulier les effets indésirables sur la santé de certains médicaments antidiabétiques qui ont déjà été mis en évidence (revue prescrire citée dans l’article) et qui seraient d’après les auteurs souvent minorés par les laboratoires, allant jusqu’à faire peser le risque « d’un nouveau scandale Médiator ».
La question de l’évaluation
Ce qui est en cause d’après pharmacritique ce sont en particulier les modalités d’évaluation des bénéfices de ces nouveaux médicaments antidiabétiques sur les patients. Lors des phases d’essais, ces derniers sont en effet majoritairement testés sur des critères intermédiaires, en l’occurrence la normalisation de l’hémoglobine glyquée, sans prendre en compte les critères cliniques, tels que :
- L’amélioration de l’état de santé du patient
- La baisse de la morbidité et de la mortalité cardiovasculaire
Pour résumer, on teste l’efficacité du médicament exclusivement sur sa capacité à réguler la glycémie et non pour les autres aspects.
Conclusion
Ces nouveaux médicaments (comme les incrétines) ont un coût important qui justifierait selon l’article de pharmacritique le peu d’empressement de l’industrie pharmaceutique à promouvoir l’utilisation d’autres critères que l’équilibre glycémique dans l’évaluation des médicaments. La question posée étant la suivante, pourquoi les autorités de santé au vu de ces éléments ne promeuvent pas elles même d’autres méthodes d’évaluation de ces médicaments?
Source : « Incrétines : nouveaux antidiabétiques aux effets indésirables plus connus que leur bénéfice clinique » sur le site pharmacritique
Les diabétiques ne sont-ils pas pris à Pourcents par la securité social?