Bilan du 7ème Congrès Hypnose et douleur, de la douleur à la douceur : « fréquentation en hausse, ferveur des participants et nette avancée des recherches. »
Du 14 au 16 juin 2018, ce sont près de 1 200 congressistes issus du corps médical (médecins, infirmières) qui se sont retrouvés à Saint-Malo, à l’initiative d’Émergences, pour échanger, partager leurs connaissances de l’hypnose médicale, et perfectionner leur savoir-faire.
Fluide, simple, efficace, convivial, et de haute qualité, tels sont les mots qui reviennent le plus souvent chez les congressistes pour résumer cette édition 2018.
Tout comme le sujet qui les a réunis pendant ces trois journées d’intenses réflexions et de mises en situation lors d’ateliers.
Les incontournables têtes d’affiches internationales étaient présentes comme :
- Mme Teresa Robles, célèbre psychologue mexicaine qui utilise les transes instantanées pour le maniement de la douleur chronique
- Le québécois Gaston Brosseau et son concept d’hypnose instantanée
- Le docteur Veit Messmer, chirurgien-dentiste allemand qui a présenté pourquoi, quand et comment l’hypnose est une alliée précieuse pour les soins dentaires.
- Le docteur Mehdi Fathi, médecin anesthésiste-réanimateur en Iran qui, avec ses vidéos d’hypnoanalgésie sur des opérations de la paupière et de la main, a forcé le respect de tous les congressistes.
- Michel Serres et le Dr Claude Virot, président de la Société Internationale d’Hypnose.
La recherche sur l’hypnose avance, voici trois études marquantes :
1) L’impact de la suggestion hypnotique thermique : trois médecins anesthésistes d’Auvergne Rhône-Alpes – Emmanuel Boselli, Hervé Musellec, Xavier Paqueron – ont étudié pendant ces journées l’effet des suggestions de chaleur ou de fraîcheur sur la température cutanée mesurée au niveau de la main chez des sujets en état d’hypnose.
L’objectif étant de déterminer si la suggestion hypnotique de chaleur ou de fraîcheur est suivie d’une variation de température cutanée qui va dans le même sens. Mesurée par thermographie infrarouge sur près de 45 sujets.
2) L’intérêt médico-économique de l’hypno-sédation : l’intérêt de l’utilisation de l’hypnose lors de certains actes chirurgicaux pour remplacer une anesthésie générale a été largement démontré ces dernières années.
De nombreuses personnes plutôt indifférentes à cette démarche et estimant qu’elle coûte beaucoup d’argent et de temps, Jérôme Schweitzer (médecin-anesthésiste) et Corinne Fize (médecin gynécologue obstétricien) se sont intéressés au coût de l’hypno-sédation pour la structure hospitalière.
Leur étude montre que l’hypno-sédation répond parfaitement aux exigences actuelles de maîtrise des coûts de santé et du développement de la chirurgie ambulatoire.
3) L’hypnose peut aussi protéger les professionnels de santé : Particulièrement exposés à la souffrance professionnelle dont la forme la plus violente et la plus destructrice est le burn-out, les professionnels de santé peuvent également tirer bénéfice de l’hypnose.
Les résultats de l’étude présentée par Claude Virot, médecin psychiatre et Jérémy Cunia,psychologue, avec l’aimable participation du Dr Morali, du Conseil National de l’Ordre des Médecins, sont plus que prometteurs.
La pratique de l’auto-hypnose est profitable et dispense une réelle amélioration de leur qualité de vie au travail, six mois après cette formation.
En conclusion, l’hypnose doit devenir une spécialité.
Du 14 au 16 juin, les 50 bénévoles, professionnels de santé ou étudiants dans ce domaine, ont activement participé à la réussite de ces journées.
Face à la diversité des pratiques hypnotiques, et à la multiplication des offres de soins en hypnose par les professionnels de santé, mais aussi par des non professionnels, tous souhaitent que cette pratique soit reconnue comme un outil thérapeutique complémentaire par les autorités en charge de la santé.
Rendez-vous dans deux ans, en 2020, pour le prochain Congrès dans un Palais du Grand Large de Saint-Malo entièrement rénové.