Mise en place de deux initiatives majeures entreprises au niveau européen, qui mettent les allergies respiratoires au cœur de l’agenda européen et sur le contexte français dans le cadre de la candidature des allergies respiratoires au label « Grande Cause Nationale ».
23 % de la population européenne souffre d’allergies respiratoires, soit environ 115 millions d’Européens. Pourtant 45 % d’entre eux n’ont jamais été diagnostiqués. 100 millions de jours de travail et d’école sont perdus chaque année à cause de la rhinite et de l’asthme allergiques. Du fait du fardeau socio-économique qu’elles représentent, les allergies respiratoires sont devenues une priorité dans l’agenda européen. Deux initiatives, entreprises respectivement par la Fédération Européenne des Associations de Patients Allergiques (l’European Federation of Allergy and Airways Diseases Patients Associations – EFA) et par la Présidence Polonaise du Conseil de l’Union Européenne, ont vu le jour. Leurs objectifs consistent à encourager la mise en place d‘actions visant à renforcer la prise de conscience de ces maladies chroniques et en améliorer la prévention et la prise en charge.
En France, où un quart de la population est concerné, le Collectif « Les Allergies Respiratoires, Grande Cause Nationale 2012 » vient de déposer un dossier de candidature pour l’attribution du label « Grande Cause Nationale » pour les allergies respiratoires en 2012.
Prise en charge des allergies respiratoires en Europe : quand les patients se mobilisent
L’EFA, fédération d’associations de patients très active dans la lutte pour une meilleure prise en charge des allergies, a mis en place en 2011 un programme dédié aux allergies respiratoires étalé sur quatre ans. La première étape de ce projet a consisté à réaliser une enquête dans 18 pays afin de collecter les données les plus récentes sur les différents aspects de ces maladies à travers l’Europe. Les résultats de cette enquête, présentés au Parlement Européen le 22 novembre dernier, ont mis en évidence l’impact des allergies respiratoires sur les patients et sur la société et ont dressé un constat préoccupant de leur prise en charge actuelle.
Vivre avec une allergie en Europe : l’accès aux soins, à l’information et aux services
Le manque d’information sur les traitements, que ce soit sur les médicaments symptomatiques ou l’immunothérapie allergénique ainsi que la disparité en termes de politiques de remboursement entre les différents pays européens sont un des éléments marquants de l’enquête de l’EFA. Au niveau national, des initiatives existent : ainsi, l’association française Asthme &Allergies organise des groupes de soutiens ou des conférences pour les patients et les parents, dispose d’un numéro vert disponible 5 jours sur 7 et élabore de nombreux documents d’information. Mais de manière générale, l’accès à l’information et aux soins est insuffisant. Christine Rolland ajoute que « les patients, ne connaissant pas les solutions à leur disposition, sont résignés et peuvent rester à l’écart du système de soins pendant de nombreuses années »
Les allergies respiratoires en Europe : état des lieux sur le diagnostic et la prise en charge
L’enquête de l’EFA met en évidence que l’impact des allergies respiratoires n’est pas suffisamment pris en compte. L’accès aux traitements et à des soins adaptés est limité par le faible nombre d’allergologues et par des politiques de remboursement des médicaments hétéroclites.
Alors qu’un diagnostic complet ne peut être réalisé que par des spécialistes de l’allergie, le nombre d’allergologues – qui, dans certains pays comme la France, ne sont pas reconnus en tant que spécialistes – est insuffisant. Par ailleurs, le grand public n’est pas conscient de l’importance d’un diagnostic précoce et d’une prise en charge adaptée. Malgré l’impact de la maladie sur leur qualité de vie, les patients sont souvent peu informés sur les différentes options de prise en charge et vivent leur allergie comme une fatalité. Les conséquences sont souvent sous-estimées par le grand public, les institutionnels et parfois même par les professionnels de santé non experts du
domaine. « Nous avons besoin d’une mise en cohérence de nos discours et d’une meilleure coordination entre les différents professionnels de santé – médecins, pharmaciens, infirmières, etc. – impliqués. », expose Mme Christine Rolland, Vice-présidente de l’EFA et directrice de l’Association Asthme & Allergies. « Nous ne pouvons pas améliorer la prise en charge des allergies respiratoires tant que tous les professionnels, notamment ceux qui se trouvent en 1ère ligne, ne sont pas sensibilisés au problème et aux conséquences que celles-ci pourraient avoir. Il est de leur responsabilité d’adresser le patient allergique vers le spécialiste de l’allergie. »