Greenpeace en guerre contre les vêtements toxiques
Vous en avez peut être entendu parler, Greenpeace est parti en guerre contre les industriels du prêt à porter qui fabriquent, sans scrupule, des vêtements composés de produits chimiques toxiques pour l’homme et l’environnement.
Il y a quelques mois, les équipes de Greenpeace ont analysé des vêtements achetés dans 20 marques de prêt à porter différentes. Selon eux, de nombreux vêtements contenaient des ethoxylates de nonylphénol, une substance toxique. L’ONG précise que « les risques ne sont pas avérés au niveau de concentration détectée ». Néanmoins, libérées dans l’environnement (lors d’un lavage en machine, par exemple), ces substances ont de nombreuses répercussions sur la santé humaine.
Les équipes de Greenpeace ont relevé 3 types de composés chimiques dangereux pour la santé présents dans certains des vêtements analysés:
Les colorants azoïques
Les colorants azoïques sont l’un des principaux types de colorant utilisé par l’industrie textile. Toutefois, certains subissent une dégradation en cours d’utilisation et libèrent des substances chimiques baptisées amines aromatiques, dont certaines sont cancérigènes.
Les Alkylphenols
Les composés alkylphénoliques fréquemment utilisés contiennent des nonylphénols. Ceux ci sont très utilisés dans les procédés de nettoyage et de teinture. Ils se sont avérés toxiques pour la vie aquatique en se rendant responsable, notamment, de la féminisation des poissons.
Phthalates
Utilisés dans l’industrie textile pour la fabrication du cuir artificiel et pour certaines teintures. Il existe des préoccupations sur la toxicité des phthalates tels que le DEHP (phtalate de di-2-éthylhexyle), qui est toxique pour la reproduction chez les mammifères vu qu’il peut interférer avec le développement des testicules au début de la vie.
Certains phtalates sont classés comme étant «toxiques pour la reproduction» en Europe et leur usage est limité.
Des vêtements Zara incriminés
Crédit photo : (c) Greenpeace / Micha Patault
Greenpeace a lancé il y a quelque temps une campagne visant à interpeller le géant du prêt à porter, Zara. L’enseigne est leader de son marché et devrait, selon l’ONG, montrer l’exemple pour entraîner les autres grandes marques à produire des vêtements sains pour les consommateurs.
Des colorants cancérigènes ont, en effet, été trouvés dans des articles de la marque. Des colorants qui, en plus de polluer l’environnement, ont donc des effets négatifs sur la santé humaine. C’est toute une chaîne de consommation qui est concernée: l’environnement où sont fabriqués ces vêtements, les ouvriers qui les produisent et se trouvent en contact direct avec des substances dangereuses, les vendeuses de prêt à porter qui les manipulent tous les jours et enfin, les consommateurs, comme vous, qui les portent au quotidien sans se douter que certains d’entre eux sont des tueurs silencieux.
Zara n’est pas la seule enseigne concernée. Parmi elles on trouve: Giorgio Armani, Benetton, C&A, Calvin Klein, Diesel, Esprit, GAP, H&M, Jack & Jones, Levi’s, Mango, Tommy Hilfiger, Victoria’s Secret…
C’est donc afin de responsabiliser les marques de vêtements, que Greenpeace a mené ses actions jusqu’à les faire flancher.
Parmi ces actions, le web entier s’est mobilisé pour faire signer des pétitions, des actions de sensibilisation ont été menées devant les boutiques Zara d’une vingtaine de pays. Une mobilisation telle que la marque s’est vu forcée de céder avant que son image ne soit trop entachée.
L’enseigne s’est engagée à exclure les substances chimiques dangereuses de sa chaîne de production. Une décision prise sous la pression médiatique mais qui devrait entraîner d’autres enseignes à faire de même. Une bonne nouvelle, donc, pour Greenpeace et la santé des consommateurs.
D’autres marques s’étaient déjà engagées dans cette direction: Nike, Adidas, Puma, H&M, Mark & Spencer, C&A et Li-Ning.
D’autres telles que Esprit, Gap Levi’s, Victoria Secret s’y refusent toujours.
Pour connaître la liste des produits chimiques dangereux utilisés dans les chaînes de production de l’industrie textile, rendez vous sur le site de Greenpeace.
Source : Greenpeace